Les ateliers sont là pour approfondir davantage une thématique sur base de l’intervention d’un·e expert·e du sujet, dans une dynamique participative!
Samedi après-midi, vous aurez l’occasion de vous inscrire à deux ateliers.
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Mais au fait, ça veut dire quoi la démocratie ? Est-ce qu’on parle toutes et tous de la même chose ? Cet atelier vise à revenir sur des éléments de définition de la démocratie, et sur le régime de démocratie représentative propre à la Belgique. L’atelier sera aussi l’occasion de pointer les failles et les dysfonctionnements de notre démocratie représentative.
Sacha Rangoni, assistant et doctorant à l’ULB
Depuis quelques années, un nombre de citoyen·ne·s croissant semble déçu par la politique et les politiques. La démocratie parlementaire telle qu’elle fonctionne convainc de moins en moins. C’est ce que révélait notamment l’enquête Noir Jaune Blues en 2022 : une majorité souhaite un vrai chef. La tendance est à la retribalisation de la société, soit des sociétés plus fermées sur elles-mêmes et excluantes. Comment comprendre cette tendance ? Qui sont les gens qui n’y croient plus et pourquoi ? Comment y remédier ?
David Talukder, chercheur postdoc à l’UNamur
La société est de plus en plus polarisée et le dialogue entre les gens compliqué. Les algorithmes des réseaux sociaux et certaines personnalités publiques aux discours clivants renforcent les certitudes des citoyen·ne·s et nuisent au débat démocratique. « Woke », « fasciste », « réac », les gens sont rapidement mis dans des cases, sans nuance. Comment comprendre ce phénomène ? Comment décrypter les pratiques clivantes ? Quelles pistes pour encourager le dialogue et la nuance ?
Emilie Van Haute, professeure de sciences politiques à l’ULB
L’état de droit est le socle de la démocratie. Il signifie notamment que l’état n’est pas au-dessus des lois et doit s’y soumettre. Ce principe est-il toujours respecté ? Dans le cadre de la crise de l’accueil des demandeurs d’asile par exemple, l’état belge a piétiné à de nombreuses reprises des décisions de justice. En quoi ces attitudes augmentent-elles la défiance envers le pouvoir politique ? Les piliers de notre démocratie sont-ils en danger ?
Avec La Ligue des Droits Humains (à confirmer)
Les médias sont l’un des piliers de la démocratie. Ils visent à informer les citoyen·ne·s de façon honnête afin de leur permettre de prendre des décisions éclairées. Cependant, la confiance des citoye·ne·s envers les médias a diminué ces dernières années et il est difficile de s’y retrouver dans le flot d’informations continu. De plus, l’achat de certains médias par des grandes fortunes privées met en doute leur neutralité. A qui les médias appartiennent-ils ? Comment savoir à quels médias faire confiance ?
Baptiste Erkes, responsable communications chez Etopia, professeur médias et communication à l’UCLouvain
En nous détournant d’un raisonnement logique, les biais cognitifs, sortes de raccourcis de la pensée, nous poussent parfois à prendre des décisions erronées. Dans notre société hyperconnectée, où l’info circule en permanence sous nos yeux, ils peuvent contribuer à nous faire tomber dans le piège des fake news. Infor Jeunes vous propose de prendre connaissance de dix biais susceptibles de nous influencer quand on reçoit de l’information.
La démocratie représentative qui est la nôtre est une démocratie faible. Elle place le pouvoir politique dans les mains d’une minorité de personnes et maintient la majorité de la population éloignée de la prise de décision. La démocratie directe, inspirée de la Suisse, vient répondre à ces lacunes. À travers des votations populaires et des référendums, elle porte un projet radical qui remet les citoyen·ne·s au cœur du processus démocratique.
Olivier Petit, philosophe, chercheur associé Etopia, spécialiste des questions démocratiques
La classe politique n’est pas le reflet de la diversité de la société. Le manque de femmes, de personnes racisées, de jeunes, contribue à ce que de nombreux citoyen·ne·s ne se reconnaissent pas dans les personnes sensées les représenter. Faisons le point sur le profil de nos responsables politiques et tâchons de comprendre les raisons et les implications de cette faible diversité.
Audrey Vandeleene, chercheuse postdoc et professeure à l’ULB
La démocratie délibérative est une des alternatives à la démocratie représentative. Elle vise à renforcer la participation des citoyen·ne·s aux processus décisionnels. En Belgique, différentes initiatives existent comme le dialogue citoyen permanent en Région germanophone, les commissions mixtes au Parlement bruxellois ou encore le G1000. Voyons de plus près ce que recouvre la démocratie délibérative et en quoi elle se présente comme une alternative radicale à la démocratie traditionelle.
Avec Jonathan Moskovic, expert en démocratie participative, consultant chez DemocracyNext
Suffrage universel, droit à l’avortement, fin de l’apartheid… Bien des droits, aujourd’hui considérés comme acquis, l’ont été au bout de longues luttes sociales. Voter n’a pas suffi, marcher n’a rien changé, les pétitions ont déçu par leurs effets ; alors face à l’injustice et aux failles démocratiques, la désobéissance civile apparaît comme le dernier recours pour provoquer le changement. Mais dans quel cadre la désobéissance est-elle une forme de participation démocratique légitime ?
Les luttes sociales et les mouvements citoyens sont essentiels pour faire avancer les grands enjeux de notre société comme le dérèglement climatique par exemple. Mais alors que certains appellent à la convergence des luttes, d’autres ne se sentent pas appartenir à certaines causes. Tant que les inégalités persistent, tant que la reconnaissance des erreurs du passé n’a pas lieu, les luttes risquent bien de ne pas être communes. Réfléchissons ensemble à l’imbrication entre lutte contre le racisme, justice sociale et justice climatique.
Thierry Amougou, professeur à l’UCLouvain et chercheur associé au CETRI
La hausse des inégalités, les frustrations économiques semblent s’accompagner d’une baisse de confiance en la démocratie. Ces difficultés du quotidien, la peur du déclassement sont également des arguments utilisés par l’extrême droite pour convaincre largement, en mobilisant des arguments identitaires et sécuritaires. Mais la démocratie, dans son fonctionnement actuel, permet-elle l’expression de ces frustrations du quotidien? Parvient-elle à y répondre? En quoi la lutte contre les inégalités serait-elle essentielle pour préserver la démocratie?
Christine Mahy, secrétaire générale du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté